sera avec vous uniquement pour agir suivant vos ordres. » Ils répondirent : « Il vaut mieux que nous soyons comme deux témoins à son égard, et que nous lui montrions le chemin de la justice, afin qu’il le suive. » Alors le souverain reprit : « Certes, votre but est de manger, de dissiper mes biens, et d’attribuer cela à ce Turc, qui n’a aucunes connaissances. » Les deux légistes répliquèrent : « Que Dieu nous en garde ! ô maître du monde ; nous ne cherchons pas une telle chose. » Mais le sultan répéta : « Vous n’avez pas d’autre pensée. » (Puis il dit à ses gens) : « Emmenez-les chez le cheïkh Zâdeh annohâouendy. » Celui-ci est chargé d’administrer les châtiments.
Quand ils furent en sa présence, il leur dit : « Le sultan veut vous faire mourir : or avouez ce dont il vous accuse, et ne vous faites pas torturer. » Ils répondirent : « Pour Dieu, nous n’avons jamais cherché que ce que nous avons exprimé. » Zâdeh reprit, en s’adressant à ses sbires : « Faites leur goûter quelque chose. » Il voulait dire : « en fait de tourments. » En conséquence, on les coucha sur leur dos (littéralement sur leurs occiputs), on plaça sur leur poitrine une plaque de fer rougie au feu, qu’on retira quelques instants après, et