A la nouvelle de cet outrage, le sultan part pour le Guzarate, à la un de l’année susdite[1] ; il s’arrête dans la petite ville de Sultânpoûr, à quinze kosses de Dihly, et y apprend la défaite et la mort d’Aziz Khammâr. (Firichtah, t. I, p. 262. Cf. Ibn Batoutah, ibidem.)
A son arrivée près de la montagne d’Abhou, qui forme la limite du Guzarate, il envoie contre les rebelles le cheïkh Mo’izz eddîn, un des principaux émirs. Celui-ci est rejoint, près de Déwy, par Mélic Mokbil ; et tous deux livrent aux révoltés un combat dans lequel ils remportent la victoire. (Firichtah, t. I, p. 253.)
Le sultan s’établit temporairement à Bahroûtch, et perçoit avec la dernière sévérité les tributs arriérés de cette ville, de Cambaie et des autres cantons du Guzarate (cf. Ibn Batoutah, p. 365-368). Il envoie à Daoulet Abâd deux émissaires chargés d’arrêter et de mettre à mort les perturbateurs, émirs centeniers ou autres ; puis il se ravise et ordonne de lui expédier ces individus, sous l’escorte de quinze cents cavaliers. Mais les prisonniers, parmi lesquels se trouvait Haçan Gângoù, redoutant la sévérité du monarque, fondent sur leur escorte, tuent un de ses chefs, retournent à Daoulet Abâd, et y assiègent Nizhâm eddîn ’Alim Almolc, frère de Kothough khân. Ils débauchent la garnison, s’emparent de la ville, et mettent
- ↑ Telle est la date donnée par Khondémîr, fol. 111 r°. Firichtah indique celle de 748, qui est contredite par ce qu’on lit dans une autre portion de l’ouvrage de cet auteur. En effet, on y voit (p. 520) que l’intronisation de Haçan Gângoû Behmény, comme roi de Colberga, laquelle arriva deux années au moins après ces événements, eut lieu le 24 rebi second 748 (4 août 1347).