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Ghada pour le faire partir. Il voulut alors entrer dans sa demeure pour dire adieu à sa femme ; les officiers se mirent successivement à sa recherche, et il sortit tout en pleurs. Ce fut dans ce moment que je me rendis au palais du sultan, et que j’y passai la nuit. Un des chefs me demanda ce que je voulais, et je lui répondis que mon intention était de parler en faveur de l’émîr Saïf eddîn, afin qu’il fût rappelé, et non chassé. Il me dit que c’était chose impossible ; mais je repris : « Pour Dieu, je ne quitterai pas le palais du souverain, quand bien même j’y devrais rester cent nuits, jusqu’à ce que Saïf eddîn soit rappelé. » Le sultan, ayant été informé de ces paroles, ordonna de le faire revenir, et il lui commanda de rester en quelque sorte au service de l’émîr, nommé le roi Kaboûlah Allâhoùry. En effet, il resta attaché à lui pendant quatre années ; il montait à cheval avec Kaboûlah et voyageait avec lui. Il finit ainsi par devenir lettré et bien élevé. Alors le sultan le replaça dans le degré d’honneur où il était d’abord ; il lui donna en fief plusieurs contrées, le mit à la tête des troupes et le combla de dignités.