permettaient pas de distinguer la couleur du vêtement. Il reçut aussi une calotte analogue à l’habit ; et je n’ai jamais connu un habillement plus beau que celui dont je parle. J’ai pourtant vu les robes que le sultan a données à ses autres beaux-frères ou alliés, tels que le fils du roi des rois, ’Imâd eddin assimnâny ; le fils du roi des savants ; le fils du cheikh de l’islamisme, et le fils de Sadr Djihàn albokhâry. Parmi toutes ces robes, aucune ne pouvait soutenir le parallèle avec la robe donnée par le sultan à Ghada.
L’émir Saïf eddîn monta à cheval avec ses camarades et ses esclaves ; tous avaient dans la main un bâton, préparé d’avance. On avait fait une sorte de couronne avec des jasmins, des roses musquées et des reïboûls (fleurs de couleur blanche, dont il sera encore question plus loin). Elle était pourvue d’un voile, qui recouvrait la figure et la poitrine de celui qui la ceignait. On l’apporta à l’émîr, afin qu’il la plaçât sur sa tête ; mais il refusa. Il était, en effet, un Arabe du désert, et ne connaissait rien aux habitudes des empires et des villes. Je le priai et le conjurai tant, qu’il mit la cou-