magnifique. On revêtit Nâssir eddîn d’une robe abbâcide, noire, brodée d’or, enrichie de pierres précieuses, et on le coiffa d’un turban, analogue à la robe. La chaire fut placée dans l’intérieur de la sérâtcheh, ou « petit palais », autrement dite afrâdj (cf. ci-dessus, p. 44, et t. II, p. 369). Le sultan s’assit sur son trône, ayant ses principaux favoris à droite et à gauche. Les juges, les jurisconsultes et les chefs prirent leurs places. Nâssir eddîn prononça un sermon éloquent ; il avertit, il exhorta ; mais il n’y avait aucun mérite extraordinaire dans ce qu’il fit ; seulement la fortune le servit. Quand il fut descendu de la chaire, le sultan se leva, alla vers lui, l’embrassa, et le fit monter sur un éléphant. Il ordonna à tous les assistants, et j’étais du nombre, de marcher à pied devant Nâssir eddîn, pour se rendre au petit palais qu’on avait élevé exprès pour lui, vis-à-vis celui du souverain. Ce petit palais était en soie de différentes couleurs ; la grande tente était aussi eu soie, de même que la petite. Nous nous assîmes avec Nâssir eddîn, et vîmes dans un coin de la sérâtcheh les ustensiles en or que
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