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citant quelque chose de son souverain Aboû Ishak. Telle est la fin ordinaire des trésors acquis dans l’Inde. Il est rare qu’un individu quitte ce pays avec les biens qu’il a amassés ; si cela lui arrive, et s’il se rend dans une autre contrée, Dieu lui envoie un malheur qui engloutit tous ses biens. C’est ainsi que la chose se passa à l’égard de ce Chihâb eddîn ; il fut dépouillé de tout son avoir, dans la guerre civile qui éclata entre le roi de Hormouz et ses deux neveux ; et il quitta le pays après que toutes ses richesses eurent été pillées.


DU CADEAU QU’IL A FAIT AU GRAND CHEÏKH ROCN EDDÎN.

Le sultan avait envoyé un présent au calife Aboû’l ’Abbâs, qui se trouvait en Égypte, le priant de lui expédier une ordonnance qui reconnaîtrait son autorité sur les pays de l’Inde et du Sind. C’était là l’effet de son profond attachement pour le califat. Aboù’l ’Abbâs fit partir ce que sollicitait le sultan, en compagnie du grand cheïkh de l’Égypte, Rocn eddîn. Quand celui-ci arriva près du souverain de