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que le présent de Chihâb eddîn. Celui-ci put seulement sauver sa propre personne.

Les rapporteurs de nouvelles écrivirent au sultan ce qui s’était passé, et celui-ci ordonna de gratifer Chihâb eddîn d’une somme de trente mille pièces d’or, à prendre sur les revenus du pays de Nehrouâlah, et qu’il eût à retourner ensuite dans sa patrie. On lui présenta ce trésor ; mais il refusa de l’accepter, en disant que son seul but était de voir le sultan et de baiser la terre en sa présence. Le sultan en fut informé ; il approuva ce désir, et commanda que Chihâb eddîn se rendît à Dihly, avec toutes sortes d’honneurs.

Or il arriva qu’il fut introduit pour la première fois chez le souverain le jour même de notre introduction près de celui-ci, qui nous donna à tous des robes d’honneur, ordonna de nous loger, et fit un riche présent à Chihâb eddîn. Quelque temps après, le sultan donna ordre qu’on me payât six mille tengahs ou pièces d’or, ainsi que nous le raconterons ; et il demanda ce jour-là où était Chihâb eddîn. Alors Bêhâ eddîn, fils d’Alfalaky (l’astrologue), lui