consultes et des poëtes, que l’on appelait ’Obaïd. Il lui ordonna de répandre le bruit que le sultan Toghlok était mort ; car il s’imaginait que les gens lui prêteraient en toute hâte le serment de fidélité, dès qu’ils entendraient cette nouvelle. Lorsque ce bruit eut été porté à la connaissance des soldats, les émirs n’y ajoutèrent pas foi ; chacun d’eux fit battre sa timbale et se révolta. Il ne demeura personne près de Mohammed, et les chefs voulurent le tuer. Mélic Témoûr les en empêcha et le protégea. Il s’enfuit près de son père, avec dix cavaliers, qu’il surnomma iârân mouâfik, c’est-à-dire « les compagnons sincères ». Son père lui donna des sommes d’argent et des troupes, et lui commanda de retourner dans le Tiling ; et il obéit. Mais le sultan connut quel avait été son dessein ; il tua le légiste ’Obaïd et ordonna de mettre à mort Mélic Câfoûr, le muhurdâr. On ficha en terre un pieu de tente, aiguisé à son extrémité supérieure, et on l’enfonça dans le cou de Câfoûr, jusqu’à ce que la pointe sortît par un des côtés de ce malheureux, qui avait la tête en bas, et fut
Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/247
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.