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gens-là, répondit l’émîr, seraient honteux d’entrer chez toi en plein jour, à cause de leurs proches et de leurs coreligionnaires. » — « Amène-les moi donc de nuit », reprit le sultan.

Khosrew khân rassembla une troupe d’Indiens choisis parmi les plus braves et les plus considérables, et au nombre desquels était son frère Khân khânân. On se trouvait alors au temps des chaleurs, et le sultan dormait sur la terrasse du palais, n’ayant auprès de lui que plusieurs eunuques. Lorsque les Indiens, armés de toutes pièces, eurent franchi les quatre portes du palais, et qu’ils arrivèrent à la cinquième, où se trouvait Kâdhi khân, cet officier suspecta leur conduite et soupçonna quelque mauvais dessein. En conséquence, il les empêcha d’entrer et dit : « Il faut absolument que j’entende de la bouche du souverain du monde la permission de les introduire ; alors ils seront admis. » Ces hommes, se voyant ainsi arrêtés, se jetèrent sur lui et le tuèrent. Le bruit que cette dispute excita près de la porte devint considérable, et le sultan s’écria : « Qu’est-ce que cela ? » Khos-