plurent à ce prince, hormis Balaban, à cause de ce que nous avons dit de son extérieur méprisable. « Je n’accepte pas celui-ci », s’écria-t-il. L’esclave lui dit : « Ô maître du monde, pour qui as-tu acheté ces serviteurs ? » L’empereur se mit à rire et répondit : « Je les ai achetés pour moi-même. » Balaban reprit : « Achète-moi pour l’amour de Dieu. » — « Très-bien », répliqua le sultan ; il l’accepta, et le mit au nombre de ses esclaves.
Balaban fut traité avec mépris et placé parmi les porteurs d’eau. Les gens versés dans la connaissance de l’astrologie disaient au sultan Chems eddîn : « Un de tes esclaves enlèvera le royaume à ton fils et s’en emparera. » Ils ne cessaient de lui répéter cela ; mais il ne faisait pas attention à leurs discours, à cause de sa piété et de sa justice. Enfin on rapporta cette prédiction à la grande princesse, mère des enfants du sultan, et elle la lui répéta. Cela fit alors impression sur son esprit ; il manda les astrologues et leur dit : « Reconnaîtrez-vous, lorsque vous le verrez, l’esclave qui doit enlever le royaume à mon fils ? » Ils répondirent : « Oui,