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doû Coûch, une source thermale, avec l’eau de laquelle ils se lavèrent la figure ; mais leur peau fut excoriée, et ils souffrirent beaucoup. Il est assez curieux de retrouver les mêmes effets produits par une source d’eau thermale située à l’extrémité orientale de la Sibérie, près de la Tavatoma[1]. Nos voyageurs s’arrêtèrent dans un endroit appelé Pendj Hîr, nom qu’Ibn Batoutah explique par « les cinq montagnes. » En effet, on sait que pendj, en persan, signifie « cinq » ; quant à hîr, c’est une altération d’un mot sanscrit qui signifie « montagne », et d’où les Persans ont fait guer ou guéry. Mais Ibn Batoutah a eu grand tort de confondre la rivière de Pendj Hir, un des affluents du Câboul Dériâ, avec celle de Badakhchân ou Gueuktcheh (la bleuâtre), qui se jette dans l’Oxus, et dont il a été déjà fait mention incidemment (t. II, p. 24).

Depuis Kondoûs jusqu’à Perwân, Ibn Batoutah paraît avoir suivi la même route que celle que prirent, au mois d’avril 1838, le docteur Lord et le lieutenant John Wood, en revenant de leur beau voyage au nord de l’Hindoû Coûch[2]. Les deux explorateurs anglais rencontrèrent aussi, à vingt-trois milles d’Andérâb, deux sources d’eau thermale. La montagne de Péchaï, dont parle notre auteur, est, sans doute, la même que celle dont il est fait mention dans ce passage des Mémoires du sultan Baber : « Entre Perwân et la haute montagne (l’Hindou Coûch), il y a sept défilés plus petits, que les habitants de la contrée appellent « les Sept-Jeunes » ou « Petits » (Heftpetché). Lorsque l'on arrive du côté d’Andérâb, deux

  1. Journal historique du voyage de M. de Lesseps, Paris, 1790, in-8o, t. II, p. 137, 139.
  2. A personal narrative of a journey to tlhe source of the river Oxus, etc. London, 1841, in-8o, p. 408 et suiv.