l’émir suprême de cette province. Sur le chemin qui y conduit, et à dix milles avant d’y arriver, se trouve le fleuve connu sous le nom de Khosrew Abâd. Il est au nombre des grands fleuves, et on ne le passe qu’en bateau. On y examine de la manière la plus sévère les marchandises des passagers et l’on fouille leurs bagages. C’était la coutume, lors de notre arrivée à Moultân, que l’on prît le quart de tout ce qu’apportaient les marchands. On percevait, pour chaque cheval, un droit de sept dinars ; mais deux années après notre arrivée dans l’Inde, le sultan abolit ces taxes et ordonna que l’on n’exigeât plus des voyageurs que la dîme aumônière (deux et demi pour cent) et l’impôt du dixième. Cela eut lieu à l’époque où il prêta serment au khalife Abou’l Abbâs, l’Abbâcide.
Lorsque nous commençâmes à traverser la rivière et que les bagages furent examinés, la visite de mon bagage me parut une chose pénible à supporter, car il ne renfermait rien de précieux, et cependant il paraissait considérable aux yeux du public. Il me répugnait qu’on en prît connais-