émir ; le souverain le goûta, lui donna le titre de chef du Sind, l’établit gouverneur de cette contrée et lui accorda en fief la ville de Siwécitân et ses dépendances. Enfin, il le gratifia des honneurs, c’est-à-dire de timbales et de drapeaux, ainsi qu’il en donne aux principaux émirs. Lorsque Ratan fut de retour dans le Sind, Ounâr, kaïçar, etc., virent avec peine la prééminence obtenue sur eux par un idolâtre. En conséquence, ils résolurent de l’assassiner, et, quelques jours s’étant écoulés depuis son arrivée, ils lui conseillèrent de se transporter dans la banlieue de la ville, afin « d’examiner la situation où elle se trouvait. Il sortit avec eux ; mais lorsqu’il fit nuit, ils excitèrent du tumulte dans le camp, prétendant qu’un lion y avait fait irruption. Ils se dirigèrent vers la tente de l’idolâtre, le tuèrent et revinrent en ville, où ils s’emparèrent de l’argent qui appartenait au sultan, et qui s’élevait à douze lacs. Le lac est une somme de cent mille dinars (d’argent) ; cette somme équivaut à dix mille dinars d’or, monnaie de l’Inde, et le dinar de l’Inde
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