Quand nous eûmes franchi le fleuve du Sind, connu sous le nom de Pendjâb, nous entrâmes dans un marais planté de roseaux, afin de suivre le chemin qui le traversait par le milieu. Un carcaddan en sortit sous nos yeux. Voici la description de cet animal : il est de couleur noire, a le corps grand, la tête grosse et d’un volume excessif ; c’est pourquoi oa en fait le sujet d’un proverhe,et l’on dit : « Le rhinocéros, tête sans corps. » Il est plus petit que l’éléphant, mais sa tête est plusieurs fois aussi forte que celle de cet animal. Il a entre les yeux une seule corne, de la longueur d’environ trois coudées et de la largeur d’environ un empan. Lorsque l’animal dont il est ici question sortit du marais à notre vue, un cavalier voulut l’attaquer ; le carcaddan frappa de sa corne la monture de ce cavalier, lui traversa la cuisse et la renversa, après quoi il rentra parmi les roseaux et nous ne pûmes nous en emparer. J’ai vu un rhinocéros une seconde fois, pendant le même voyage, après la prière de l’asr ; il était occupé à se repaître de plantes. Lors-