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témoin de la part de ce prince. Il dit : « Je veux le voir ; après quoi, je m’en retournerai. » En conséquence, il se posta près du château. Mozhaffer se plaça à la porte de la citadelle, et salua Abou Ishàk. Le sultan lui dit : « Descends, sur la foi de mon sauf-conduit. » Mozhaffer répliqua : « J’ai fait serment à Dieu de ne pas t’aller trouver, jusqu’à ce que tu sois entré dans mon château ; alors j’irai. » Abou Ishàk répondit : « Je ferai cela ; » il entra dans la place, accompagné seulement de dix de ses courtisans. Lorsqu’il fut arrivé à la porte du château, Mozhaffer mit pied à terre, baisa son étrier, marcha devant lui, et l’introduisit dans sa maison. Abou Ishâk y mangea des mets qui avaient été préparés pour Mozhaffer. Après cela, celui-ci se rendit à cheval avec Abou Ishâk, dans le camp de ce prince. Le sultan le fit asseoir à son côté, le revêtit de ses propres habits, et lui donna une somme considérable. Il fut convenu entre eux que la khothbah serait faite au nom du sultan Abou Ishâk, et que la province appartiendrait à Mozhaffer et à son père. Le sultan retourna dans ses États.