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l’aventure de cet homme, et j’appris qu’on avait trouvé dans sa main un arc, pendant la nuit. Le sultan a jugé à propos de traiter avec sévérité les habitants de Chîrâz, et de donner la préférence sur eux à ceux d’Isfahân, parce qu’il redoute les premiers.

Son père, Mohammed chah Indjoû, était gouverneur de Chîrâz, au nom du roi de l’Irâk. Il tenait une bonne conduite, et était chéri des habitants de cette ville. Lorsqu’il fut mort, le sultan Abou Sa’id nomma vice-roi à sa place le cheïkh Hocein, fils de Djoûbân, émir des émirs, dont il sera parlé ci-après ; et envoya avec lui des troupes considérables. Ce seigneur arriva à Chîrâz, s’en empara et perçut les tributs. Or celle-ci est une des principales villes du monde sous le rapport des revenus. Alhâddj (le pèlerin) Kiwâm eddîn Atthamghadjy, préposé à la perception des contributions à Chîrâz, m’a raconté qu’il avait affermé les impôts pour dix mille dinars d’argent par jour. Cette somme, changée en or du Maghreb, ferait deux mille cinq cents dinars d’or.

L’émir Hoceïn séjourna quelque temps à Chîrâz, puis il