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montrai avec le doigt les deux vases. Il fut honteux de ces paroles et garda le silence. Je voulus m’en retourner, mais il m’ordonna de m’asseoir, et me dit : « C’est une marque de la miséricorde divine, que d’être réuni avec tes pareils. » Ensuite je vis qu’il se penchait de côté et d’autre et désirait dormir, et je me retirai.

J’avais laissé mes sandales à la porte, et je ne les y trouvai pas. Le fakîh Mahmoud descendit pour les chercher. Le fakîh Fadhîl remonta, afin de les chercher dans le salon ; il les y trouva dans une niche, et me les apporta. Sa honte me rendit confus, et je lui fis des excuses. Il baisa alors mes sandales, les plaça sur sa tête (en signe de respect), et me dit : « Que Dieu te bénisse ! ce que tu as dit à notre sultan, personne autre que toi ne pourrait le lui dire ; j’espère que cela fera impression sur lui. »

Quelques jours après je partis de la capitale d’Idhedj ; je m’arrêtai dans la médréceh des sultans, où se trouvent leurs tombeaux, et j’y passai plusieurs jours. Le sultan m’envoya