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son présent, un cadeau plusieurs fois aussi considérable, et lui remit un yarligh (diplôme) portant que ni le sultan, ni ses enfants, n’exigeraient dorénavant de l’atâbec aucun présent.

L’atâbec mourut dans la même année. Son fils l’atâbec Yoûcef régna dix ans, et fut remplacé par son frère Afrâcïâb. Lorsque je fus entré à Idbedj, je voulus voir ce sultan ; mais cela ne me réussit pas, parce qu’il ne sortait que le vendredi, à cause de son assiduité à boire du vin. Il avait un fils unique, qui était son successeur désigné, et qui tomba malade sur ces entrefaites. Un certain soir, un de ses serviteurs vint me trouver, et m’interrogea touchant ma position, Je la lui fis connaître ; après quoi il se retira. Cet homme revint après la prière du coucher du soleil, apportant avec lui deux grands plats, dont l’un était rempli de mets et l’autre de fruits, et en outre, une bourse pleine de pièces d’argent. Il était accompagné de musiciens avec leurs instruments, et il leur dit : « Faites de la musique, afin que les fakîrs dansent et qu’ils prient pour le fils du sultan. » Je lui dis : « Certes