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était le sultan, l’atâbec Afrâciâb (lisez : Nosret eddîn Ahmed, fils de Yoûcef chah. Car Afrâciâb ne monta sur le trône qu’en 1339 ; Ahmed mourut en 1332, après un règne de trente-huit ans), fils du sultan, atâbec Ahmed. Atâbec est chez eux un titre commun à tous les rois qui gouvernent cette contrée. Ce pays est appelé pays des Loûrs. Ce sultan en devint le souverain, après la mort de son frère l’atâbec Yoûcef, qui avait succédé à son père l’atâbec Ahmed. Ce dernier était un roi pieux. J’ai entendu raconter, par des habitants de ses États, dignes de confiance, qu’il fit construire dans son royaume quatre cent soixante ermitages : sur ce nombre, il y en avait quarante-quatre à Idhedj. Il partagea les tributs de ses États en trois parties égales : la première était consacrée à l’entretien des ermitages et des medréceh ; la seconde à la solde des troupes ; enfin, la troisième était destinée à ses dépenses et à celles de sa famille, de ses esclaves et de ses serviteurs. Il envoyait chaque année, sur ce dernier tiers, un présent au roi de l’Irak, et souvent il se rendait en personne auprès de lui. J’ai vu que les monuments de sa piété se trouvaient,