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Nous fîmes nos préparatifs à Bâbâ Saltboûk, pour traverser le désert. Ayant en besoin d’un surcroît de chevaux, je me rendis près de la khâtoûn et l’informai de cette circonstance. Or j’avais l’habitude d’aller la saluer matin et soir ; et toutes les fois qu’on lui apportait des provisions, elle m’envoyait deux ou trois chevaux et des moutons ; je m’abstenais d’égorger les chevaux. Les esclaves et les seritems qui étaient avec moi mangeaient en compagnie des Turcs, nos camarades. De cette manière je réunis environ cinquante chevaux. La khâtoûn m’en assigna quinze autres, et ordonna à son chargé d’affaires, Sâroûdjah le Grec, d’en choisir de gras, parmi les chevaux destinés à être mangés. Elle me dit : « Ne crains rien ; si tu as besoin d’un plus grand nombre, nous t’augmenterons ». Nous entrâmes dans le désert, au milieu du mois de dbou’lka’dah. Nous avions marché dix-neuf jours, depuis celui où nous avions quitté le sultan, jusqu’à l’entrée du désert, et nous nous étions reposés pendant cinq jours. Nous marchâmes dans ce dé-