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voient des vestiges de châteaux, etc. qui annoncent son ancienne splendeur. Nous nous embarquâmes ensuite sur le golfe, qui sort de la mer de Perse, dans un petit navire appartenant à un habitant d’Obollah, nommé Moghâmis. C’était après le coucher du soleil, et nous arrivâmes le matin à Abbâdàn, qui est un gros village dans un terrain salin et inculte. Il possède beaucoup de mosquées, des oratoires et des couvents pour les hommes pieux. Entre Abbâdàn et le rivage, il y a trois milles.

Ibn Djozay observe ici : « Abbâdàn était anciennement une ville ; mais le sol y est ingrat, et ne fournit pas de céréales. Celles-ci y sont importées ; l’eau aussi y est en petite quantité. Un poète a dit à son égard : »

O vous qui avez été jusqu’en Espagne, certes, moi je suis parvenu jusqu’à Abbâdàn, à l’extrémité de la terre.

C’est le lieu le plus désolé que j’aie vu ; mais j’y cherchais ce qu’on mentionne à son sujet, parmi les gens.