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et je l’ai vu. Le lendemain de notre visite à la reine, nous visitâmes cette seconde khâtoûn, et nous la trouvâmes assise sur un coussin, occupée à lire le noble Coran. Devant elle se tenaient environ dix femmes âgées, et environ vingt filles qui brodaient des étoffes. Nous la saluâmes ; elle répondit très-bien à notre salut, et nous parla avec bonté. Notre lecteur fit une lecture dans le Coran ; elle lui accorda des éloges, et ordonna d’apporter du kimizz. On eu servit, et elle m’avança elle même la coupe, comme l’avait fait la reine ; après quoi nous nous en retournâmes.


DE LA TROISIÈME KHÂTOÛN.

Elle se nomme Beïaloûn, et elle est fille du roi de Constantinople la Grande, le sultan Tacfoûr (du mot arménien tagavor, qui signifie roi. Il est ici question de l’empereur Andronic III, le Jeune). Nous la visitâmes, et la trouvâmes assise sur un trône incrusté d’or et de pierreries, et dont les pieds étaient d’argent. Devant elle environ cent jeunes filles