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j’ordonnai au gouverneur de la contrée de leur en fournir. C’était Azîz, connu sous le nom d’Alkhammâr (marchand de vin), que nous mentionnerons plus loin. Il en envoya environ dix charges, auxquelles les religieux mirent le feu, après la dernière prière du soir. Quand le bois fut converti en charbons ardents, ils se mirent à danser avec accompagnement de musique ; ils entrèrent dans le feu en dansant, et ils s’y roulèrent. Leur chef vint me demander une tunique, et je lui en donnai une très-fine. Il s’en revêtit, se roula dans le feu, et frappa la braise avec ses manches, jusqu’à ce que le feu cessât de flamber et s’éteignît. Il m’apporta alors la tunique, sur laquelle la flamme n’avait laissé absolument aucune trace, et j’en fus bien émerveillé.

Lorsque j’eus visité le cheikh Abou Tabbâs arrifà’iy (que Dieu nous soit en aide par son intermédiaire !), je retournai à la ville de Wâcith, et je vis que la caravane dont je faisais partie s’était déjà mise en route ; je l’atteignis en chemin, et nous campâmes près d’un dépôt d’eau appelé Hadhîb.