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Thoûmàn. Cet homme est fort âgé : l’on dit qu’il a plus de cent trente années. Je l’ai vu, qui allait et venait à pied, appuyé sur un bâton. Sa mémoire était encore ferme ; il était assidu à faire la prière aux heures déterminées, et il ne se reprochait rien, si ce n’est de ne pouvoir jeûner. Il nous servit lui-même pendant le repas, et ses fils nous servirent dans le bain. Nous voulûmes le quitter le second jour, mais cela lui déplut ; il refusa d’y consentir et dit : « Si vous agissez ainsi, vous diminuerez ma considération ; car le terme le plus court de l’hospitalité est de trois jours. » Nous passâmes donc trois jours près de lui.

Puis nous partîmes pour la ville de Birgui (Birkeh ou Birgheh). Nous y arrivâmes après quatre heures du soir, et nous rencontrâmes un de ses habitants, à qui nous demandâmes où se trouvait la zâouïah du frère dans cette ville. Il répondit : « Je vous y conduirai. » Nous le suivîmes ; mais il nous mena à sa propre demeure, située au milieu d’un jardin qui lui appartenait, et il nous logea tout en haut de la