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une cité grande et peuplée ; la plupart de ses habitants sont des Arméniens, et les musulmans y parlent la langue turque. Arzendjân possède des marchés bien disposés ; on y fabrique de belles étoffes, qui sont appelées de son nom. Il y a des mines de cuivre, avec lequel on fabrique des vases, ainsi que les baiçoûs que nous avons décrits. Ils ressemblent aux candélabres en usage chez nous. Nous logeâmes à Arzendjân, dans la zàouïah du fata Akhy Nizhâm eddîn, laquelle est une des plus belles qui existent. Ce personnage est aussi un des meilleurs et des principaux jeunes-gens ; et il nous traita parfaitement.

D’Arzendjân nous allâmes à Arz-erroûm (Arzen erroûm, Erzeroum), une des villes qui appartiennent au roi de l’Irâk. Elle est fort vaste, mais en grande partie ruinée, à cause d’une guerre civile qui survint entre deux tribus de Turcomans qui l’habitaient. Trois rivières la traversent, et la plupart de ses maisons ont des jardins où croissent des arbres et des ceps de vignes. Nous y logeâmes dans l’ermitage du fata Akhy