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conséquence, nous eûmes peur d’eux et nous pensâmes que c’étaient ces Djerraiàn qui pratiquent le brigandage sur les chemins, que c’était là leur ville et qu’ils voulaient nous piller ; mais Dieu nous envoya un homme qui avait fait le pèlerinage et qui connaissait la langue arabe. Je lui demandai ce que ces gens nous voulaient. Il répondit : « Ce sont des fitiân (jeunes-gens-frères). Ceux qui sont arrivés les premiers près de vous sont les compagnons d’alfata Akhy Sinân ; et les autres, les compagnons d’alfata Akhy Thoùmân. Chaque troupe désire que vous logiez chez elle. » Nous fûmes étonnés de la générosité de leur âme.

Ils firent ensuite la paix, à condition qu’ils tireraient au sort, et que nous logerions d’abord chez ceux en faveur desquels le sort se déclarerait. Il échut à Akhy Sinân. Il apprit cette nouvelle, et vint nous trouver avec plusieurs de ses compagnons, qui nous donnèrent le salut. Nous logeâmes dans un ermitage qui lui appartenait, et l’on nous offrit différentes espèces de mets. Akhy Sinân nous conduisit ensuite au bain, y entra avec nous et se chargea de me servir lui-