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hautes montagnes, dont l’une à l’occident, qui s’appelle Coceïr (petite fracture), l’autre à l’orient, qui s’appelle ’Oweïr (petite fissure). Elles ont passé en proverbe, car l’on dit : « Coceïr et ’Oweïr : or tout cela n’est pas bon » (à cause du danger qu’elles offrent aux navigateurs). Nous nous rendîmes de Bahraïn à la ville d’Alkothaïf (Alkathif), dont le non : se prononce a l’instar du diminutif du mot kathf (vendanges, etc.). C’est une place grande, belle et possédant beaucoup de palmiers. Elle est habitée par des tribus d’Arabes, qui sont des râfidhites outrés, et manifestent ouvertement leur hérésie, sans craindre personne. Leur moueddhin prononce les paroles suivantes , dans l’appel à la prière, après les deux professions de foi : « J’atteste qu’Aly est l’ami de Dieu. » Il ajoute après les deux formules : « Accourez à la prière, accourez au salut », la formule suivante : « Accourez à la meilleure des œuvres. » Il dit après le dernier techir (louange du nom de Dieu) : « Mohammed et Aly sont les meilleurs des hommes, et quiconque s’est déclaré leur ennemi a été infidèle. »

De Kathif nous allâmes à Hedjer, maintenant appelé Al-