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tache avec un couteau. Dès que ceux-ci sont mis en contact avec l’air, ils se durcissent et se changent en perles, et toutes sont rassemblées, les petites comme les grosses. Le sultan en prélève le quint, et le reste est acheté par les marchands qui se trouvent dans les barques. La plupart sont créanciers des plongeurs, et reçoivent toutes les perles en échange de leur créance, ou bien une quantité proportionnée à la dette.

De Sîrâf nous allâmes à la ville de Bahraïn, qui est une cité considérable, belle, possédant des jardins, des arbres et des rivières. On s’y procure de l’eau à peu de frais : il suffit pour cela de creuser la terre avec les mains, et on trouve l’eau. Il y a en cet endroit des enclos de palmiers, de grenadiers, de citronniers, et l’on y cultive le coton. La température y est très-chaude, les sables y abondent, et souvent ils s’emparent de quelques habitations. Il y avait entre Bahraïn et ’Oman un chemin que les sables ont envahi, et sur lequel, pour cette raison, la communication a été interrompue. On ne se rend plus d’Oman en cette ville, si ce n’est par mer. Dans le voisinage de Bahraïn se trouvent deux