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et d’étain, et n’ont pas cours ailleurs. Les habitants sont des marchands, et vivent exclusivement du trafic. Ils ont cette habitude, quand un navire arrive, soit de l’Inde, soit d’un autre pays, que les esclaves du sultan se dirigent vers le rivage, qu’ils montent sur un bateau, et se rendent à bord de ce bâtiment. Ils portent avec eux des habillements complets, pour le maître du navire ou son préposé, pour le rabbân, qui est le capitaine, et pour le kirâny, c’est-à-dire le scribe du bâtiment. On amène aussi pour ces individus trois chevaux, sur lesquels ils montent. On bat devant eux les tambours, et l’on sonne les clairons, depuis le bord de la mer jusqu’au palais du sultan, et ils vont saluer le vizir et le commandant des gardes. On envoie le repas d’hospitalité pendant trois jours à tous ceux qui se trouvent sur le navire ; après cela, ils mangent dans le palais du sultan. Ces gens agissent ainsi pour se concilier l’esprit des maîtres des bâtiments.

Les habitants de Zhafâr sont modestes, doués d’un bon naturel, vertueux, et ils aiment les étrangers. Leurs vêtements