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née eût suffi au voyageur pour traverser de nouveau l’Égypte et la Syrie, explorer l’Asie Mineure, le Kiptchak, Constantinople, la Transoxiane, le Khorâçân et L’Afghanistan. D’un autre côté, les détails qu’Ibn Batoutah nous donne sur le prince grec qu’il appelle le roi George (Djirdjîs), et qu’il représente comme ayant abdiqué le trône, en faveur de son fils, pour se retirer dans un monastère, ne peuvent s’appliquer, avec quelque vraisemblance, qu’à Andronic II Paléologue. Et l’on sait que ce prince, qui avait adopté comme nom de religion celui d’Antoine[1], mourut dans la nuit du 12 au 13 février 1332[2].

Nous n’avons pas la prétention de résoudre cette difficulté chronologique, mais nous devions au moins la signaler. Nous n’essayerons pas davantage de discuter tous les points de la relation du voyage d’Ibn Batoutah à Constantinople qui peuvent donner matière à des rectifications ou à des commentaires ; cela nous entraînerait bien au delà des limites qui nous sont assignées, et nous ferait sortir de notre simple rôle d’éditeurs et de traducteurs. C’est aux savants qui ont fait de l’histoire et de la géographie byzantines une étude particulière, qu’il appartient d’éclaircir et de corriger ce que renferme d’obscur ou d’inexact cette portion du récit d’Ibn Batoutah. Il est bien démontré pour nous que le voyageur de Tanger a réellement visité Constantinople ; mais ou sa mémoire l’a trahi, ou il a cru trop facilement les détails qui lui étaient donnés par des interprètes ignorants ou de mauvaise foi. C’est ainsi seulement que l’on peut s’expliquer ce qu’il nous raconte des préten-

  1. Ameilhon, op. supra laud. XXIV, p. 418.
  2. Id. ibid. p. 431.