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je ne l’eusse jamais connu et qu’il ne me connût pas non plus ; je fus étonné de cela. Ensuite il saisit mon doigt avec sa main, et il dit : « Où est alfatkhah ? » c’est-à-dire la bague. Or, au moment de ma sortie de la Mecque, un pauvre était venu à moi, et m’avait demandé l’aumône. Je n’avais alors rien sur moi, et je lui livrai mon anneau. Lorsque cet aveugle m’en demanda des nouvelles, je lui répondis : « Je l’ai donné à un fakîr. » Il répliqua : « Va à sa recherche, car il y a sur cet objet une inscription qui contient un des grands secrets. » Je fus très-stupéfait de l’action de cet homme, et de ce qu’il savait à ce sujet. Mais Dieu sait le mieux ce qui le concerne !

A Djouddah il y a une mosquée principale, célèbre par son caractère de sainteté ; on la nomme la mosquée djâmi’ de l’Ebène, et la prière y est exaucée. Le commandant de la ville était Abou Ya’koûb, fils d’Abd arrazzâk ; son kâdhi et aussi son khathîb était le docteur ’Abd Allah, de la Mecque, et sectateur de Châfi’y. Quand arrivait le vendredi, et que les gens se rendaient au temple pour la prière, le moueddhin ve-