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dernière année, la discorde éclata entre l’émir de la Mecque, ’Athîfah, et Aïdemoùr, émir djandàr (commandant des gardes du sultan) Annàciry. La cause de cela fut que des marchands du Yaman furent volés, et qu’ils se plaignirent de ce fait à Aïdemoûr. Celui-ci dit à Mobârec, fils de l’émir ’Athîfah : « Amène ces voleurs ! » Il répondit : « Je ne les connais point ; comment donc pourrions-nous les amener ? D’ailleurs, les habitants du Yaman sont sous notre domination, et tu n’as pas de pouvoir sur eux. Si l’on a volé quelque chose à un Égyptien ou à un Syrien, fais-moi des réclamations sur cela. » Aïdemoùr l’outragea et lui dit : « O entremetteur (proxénète) ! est-ce ainsi que tu me parles ? » Il le frappa sur la poitrine, de sorte que Mobàrec tomba, et son turban se détacha de sa tête. Le prince se mit en colère, et ses esclaves aussi se fâchèrent contre Aïdemoûr. Celui-ci monta à cheval pour rejoindre sa troupe, mais Mobârec et ses esclaves l’atteignirent et le tuèrent, ainsi que son fils. La guerre civile éclata à la Mecque, où se trouvait l’émir Ahmed, fils de l’oncle paternel du roi Nâcir. Les Turcs lancèrent des