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dent exactement à la description qu’en a donnée Ibn Batoutah au xive siècle[1]. »

Après être resté un jour en vue de l’île de Massîrah, le navire à bord duquel était monté notre voyageur reprend sa marche et arrive à Soûr, le premier port de l’Oman. De cette rade Ibn Batoutah se rend par terre à Kalhât, situé à quelques heures de distance. Ibn Batoutah ne fait commencer l’Oman qu’à six journées de marche de Kalhât ; mais on voit qu’il n’a voulu parler que du canton proprement appelé de ce nom. L’illustre géographe allemand Carl Ritter, qui n’a cependant connu ce chapitre de notre auteur que d’après la traduction du docteur Lee, faite sur un abrégé souvent fort sec, a hautement apprécié l’importance de ce morceau. « Ibn Batoutah, dit-il, est le seul, parmi les anciens géographes arabes, qui ait fourni, comme témoin oculaire, une relation de l’Oman. Les anciens auteurs ne disent presque rien de ce pays, ou bien ils n’ont laissé à ce sujet que des données insuffisantes[2]. »

Du temps de notre voyageur, Kalhât, ainsi que la majeure partie de l’Oman, était soumise au roi de Hormouz. Ce fait, attesté à deux reprises différentes par Ibn Batoutah (p. 226 et 236), est confirmé par Marco Polo, qui s’exprime ainsi, à propos des habitants de Calatu ou Kalhât : « Il sunt sout Cormos e toutes les foies que le Melic de Cormose a ghere con autre plus poisaut de lui, il s’en vient à ceste cité, por ce qe mout est fort et en fort leu, si qe il ne doute puis de null[3]. »

De l’Oman, Ibn Batoutah part pour le royaume de

  1. Journal of the royal geograph. Society of London, t. XV, p. 129.
  2. Erdkunde, XIII, 3 ; I. 1 de l’Arabie, p. 373.
  3. Marco Polo. Voyages, édit. de la Société de géographie, p. 245.