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bid, une des principales places du Yaman ; il mentionne ensuite les villes de Djoblah et de Ta’izz, dont la dcrnière était alors la résidence du roi de cette contrée, et il consacre plusieurs pages à retracer le cérémonial suivi par ce souverain dans ses audiences. De Zebîd il se rend à San’à, l’ancienne capitale du Yaman, puis à ’Aden, dont le port était alors très-fréquenté par les marchands indiens. C’est là qu’il s’embarqua pour la ville de Zeïla’, située sur la côte de l’Abyssinie, et d’où il entreprit cette excursion à Makdachaou (Magadoxo), à Mombase et à Quiloa, dont nous avons déjà parlé dans la préface du premier volume.

A Quiloa, Ibn Batoutab s’embarque pour la ville de Zhafàr, à laquelle il attribue un surnom que nous n’avons rencontré dans aucun autre ouvrage, celui d’Alhoumoûdh (aux plantes amères). D’après notre auteur, Zhafar était située à l’extrémité du Yaman. Mais c’est donner à cette province une trop grande extension du côté de l’est, et Zhafàr était, en réalité, placée dans la province de Mahrah, souvent comprise elle-même dans celle de Hadhramaout. Ce qu’ajoute notre voyageur, touchant la distance de seize journées de marche qui séparait Zhafàr de Hadhramaout, doit s’appliquer à la ville de Chibâm, encore actuellement capitale du Hadhramaout, et qui, à ce titre, et d’après un usage très-répandu dans les pays musulmans, a pu être désignée par le nom de cette province. Selon Ibn Batoutah, les habitants de Zhafàr nourrissaient leurs bêtes de somme et leurs brebis avec des sardines, lesquelles, en ce pays, sont extrêmement grasses. Edrîci dit de même[1] que la

  1. Géographie, trad. de M. Jaubert, t. I, p. 150. Cf. aussi Marco Polo, édition de la Société de géographie, p. 243.