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Elle a contemplé dans l’Irak une pleine lune brillante, puis elle a traversé des ténèbres et a plongé dans la chaleur du midi.

Elle a trouvé bon le parfum des zéphyrs à Baghdâd, et, si ce n’avait été la fatigue, elle se serait sans doute envolée.

Elle s’est rappelé, parmi les prairies de Carkh (un faubourg de Baghdâd), un verger toujours vert, et une eau toujours limpide.

Elle a cueilli des fleurs sur les collines du Mohawwil (petite ville et lieu de plaisance à une parasange de Baghdâd), et elle a admiré une splendeur sur les terrasses du Tàdj (salle célèbre, en forme de portique, dans le palais des khalifes, à Baghdâd).

« Voici enfin ce que dit une des femmes de Bagbdâd, au sujet de cette ville : »

Un soupir sur ce Baghdàd, sur son Irak, sur ses faons (les jeunes filles) et sur la magie de leurs prunelles !

Leur cirque est près de l’Eupbrate (ou mieux, le Tigre), et ils offrent des faces dont les beautés, à l’instar des nouvelles lunes, brillent au-dessus de leurs colliers.

Ils se carrent dans le plaisir, comme si le sentiment naturel de l’amour virginal était une de leurs qualités.