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la caravane, qui était restée à Tripoli. Il survint entre moi et mon beau-père un dissentiment qui m’obligea à me séparer de sa fille ; alors j’épousai la fille d’un tâlib, de Fès. Je consommai mon mariage à Kasr Azza’âfiah, et je le célébrai par un repas auquel je retins pendant un jour la caravane tout entière.

Nous arrivâmes enfin, le premier jour de djomâda premier (5 avril 1326), à la ville d’Alexandrie. (Que Dieu veille sur elle !) C’est une place frontière bien gardée et un canton très-fréquenté ; un lieu dont la condition est merveilleuse et la construction fort solide. Tu y trouveras tout ce que tu désires, tant sous le rapport de la beauté que sous celui de la force, et les monuments consacrés aux usages mondains et aux exercices du culte. Ses demeures sont considérées et ses qualités sont agréables. Ses édifices réunissent la grandeur à la solidité. Alexandrie est un joyau dont l’éclat est manifeste, et une vierge qui brille avec ses ornements ; elle illumine l’Occident par sa splendeur ; elle réunit les beautés les plus diverses, à cause de sa situation entre l’Orient et le Couchant,