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les assistants attendent le moment où ces paralytiques vont tous se lever. Les uns prient, les autres chantent les louanges de Dieu ; il y en a qui lisent et il y en a qui contemplent le mausolée. Quand la moitié ou les deux tiers de la nuit, ou à peu près cela, sont passés, tous ces infirmes se lèvent parfaitement sains et n’ayant plus aucun mal. Ils s’écrient alors : « Il n’y a point d’autre Dieu qu’Allah, Mohammed est son prophète, et Aly est l’ami de Dieu. » Cela est bien connu chez ces populations. Quant à moi, je l’ai entendu raconter par des personnes dignes de confiance, et je n’ai pas assisté à ladite nuit ; mais j’ai vu, dans le collège des hôtes, trois hommes dont l’un était d’Erzeroum, le second d’Ispahân et le troisième du Khorârân : tous les trois étaient paralytiques. Je les interrogeai sur leur état, et ils me dirent qu’ils n’avaient pu arriver pour la nuit de la vie, et qu’ils attendaient, à cause de cela, l’époque correspondante dans l’autre année. Les habitants de la contrée se réunissent dans la ville à l’occasion de ladite nuit, et ils y tiennent un grand marché, qui dure dix jours. On ne paye dans cette ville ni tribut, ni taxe sur