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toujours pour celui qui regarde la ca’bah, est la vallée de l’Arâc, où se voit cet arbuste, l’arâc vert, qui s’étend au loin dans le sol. Quand arrive le moment du retour à la Mecque, l’imâm mâlikite fait signe avec sa main, descend de son poste, et la foule se précipite tout d’un coup pour revenir à la Mecque ; de manière que la terre en tremble et les montagnes en sont ébranlées. Oh ! quelle noble station, quel illustre lieu d’assemblée ! Les âmes en espèrent d’heureuses suites, et les désirs se dirigent vers les dons de la miséricorde divine. Puisse Dieu nous mettre au nombre de ceux qu’il a distingués en ce jour par son approbation !

Ma première station a eu lieu le jeudi, dans l’année vingt-six (726 de l’hégire, 1326 de J. C.). L’émir de la caravane de l’Égypte était alors Arghoûn, le porte-encrier, lieutenant du roi Annâcir. La fille de ce roi avait fait le pèlerinage cette année-là, et elle était femme d’Abou Becr, fils dudit Arghoûn. La femme du roi Annâcir avait aussi fait le pèlerinage cette même année ; son nom était Alkhondah (la princesse), et elle était fille du grand sultan Mohammed Ouzbec, roi de