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dans ces nuits impaires, dont la plus magnifique est chez eux celle du vingt-sept. La pompe usitée dans celle-ci dépasse celle des autres nuits. En effet, on y achève le Coran vénéré, derrière la noble station, et l’on dresse en face du hathîm des châfeïtes de grandes poutres qui se joignent à lui, et en travers desquelles on adapte de longues planches. On forme ainsi trois étages sur lesquels sont des bougies et des lanternes de verre, et peu s’en faut que la splendeur de ces lumières n’offusque la vue. L’imâm s’avance, et fait la prière de la nuit close. Il commence ensuite à lire la soûrah du destin (Coran, xcvii), car c’est le point où les imâms étaient parvenus dans leur lecture, la nuit précédente. Dans ce moment tous les imâms cessent la prière téràouîh, par respect pour l’achèvement du Coran dans le makâm ; ils y assistent et se sanctifient de la sorte. L’imâm finit en inclinant la tète quatre fois ; puis il se lève et prêche, tourné vers le makâm, après quoi les imâms retournent à leurs prières, et la réunion se sépare. Enfin, la leclure totale du Coran se ter-