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grande dimension. Quand la première lueur de l’aurore apparaît, et qu’on a averti à plusieurs reprises de cesser le repas, les deux fanaux sont descendus, et les crieurs commencent à faire l’appel à la prière, en se répondant l’un à l’autre. Les maisons de la Mecque (que Dieu l’ennoblisse !) ont toutes des terrasses, de façon que, celui dont l’habitation est trop éloignée pour qu’il puisse entendre l’appel à la prière, aperçoit néanmoins les deux lanternes susdites. Il continue son repas de la fin de la nuit jusqu’au moment où il ne voit plus les deux lanternes, et alors il cesse immédiatement de manger.

Dans toutes les nuits impaires des dix derniers jours du mois de ramadhàn, on complète la lecture du Coran, et le kâdhi, les docteurs et les grands y assistent. Celui qui la termine est un fils de quelque notable habitant de la Mecque. Lorsqu’il a fini, on dresse pour lui une chaire ornée de soie, on allume des bougies et il prêche. Après cela son père invite les assistants à se rendre chez lui et leur sert des mets abondants et des sucreries. C’est ainsi qu’ils agissent