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villes importantes et dont quelques-uns sont copiés d’Ibn Djobeïr. Une autre difficulté provient des vers assez nombreux insérés dans le cours du récit, et dont plusieurs offrent des difficultés d’autant plus sérieuses, que souvent il est impossible de deviner les idées qui les précèdent et qui les suivent, dans le reste de la pièce d’où ils sont extraits. Il faut ajouter à ces causes d’obscurité l’emploi de termes empruntés au langage technique des soufis, et surtout de mots qui ne sont usités que dans l’idiome de l’Afrique septentrionale, au moins avec l’acception que leur donne notre voyageur. Or on sait combien, sous ce rapport surtout, sont incomplets nos dictionnaires arabes, et même le plus récent de tous. Heureusement, plusieurs de ces mots ont été expliqués par M. Dozy, dans son Dictionnaire détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, dans ses Scriptorum Arabum loci de Abbadidis, etc., et par M. Cherbonneau, dans l’utile travail dont il a commencé la publication sous le titre de : Définition lexigraphique de plusieurs mots usités dans le langage de l’Afrique septentrionale[1]. Nous nous sommes plus d’une fois aidés, pour notre traduction, des travaux de ces deux savants. Le texte d’Ibn Batoutah permettra d’ajouter à nos dictionnaires un assez grand nombre de significations ou de mots inconnus jusqu’ici, ainsi que nous espérons le démontrer dans l'index philologique destiné à clore cette publication. Un autre index, consacré aux noms propres, présentera, sous une forme concise, et, le plus souvent, par la simple indication des auteurs à consulter, les éclaircissements que l’on pourrait désirer sur les localités et les personnages mentionnés par Ibn Batoutah.

  1. Voy. le Journal asiatique, n°s de janvier et juin 1849.