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bitais le collège Alinozhaffariyah, je vis en songe l’envové de Dieu assis dans la classe du dit collège. Il était placé près de la fenêtre grillée, doù l’on aperçoit la noble ca’bah, et le peuple prétait serment entre ses mains. Je voyais entrer le cheikh Abou Abd Allah, appelé Khalîl, qui s’asseyait devant le Prophète, dans une sorte d’accroupissement. Il mit sa main dans celle de l’envoyé de Dieu, en lui disant : « Je te prête serment sur telle et telle chose, » et il en nomma plusieurs, entre autres ceci : « … et que je ne renverrai aucun pauvre de ma maison, sans lui faire un don. » Tels furent ses derniers mots. Quant à moi, j’étais surpris de son discours, et me disais à part moi : « comment peut-il tenir un tel propos, et comment pourra-t-il accomplir sa promesse, avec la quantité de pauvres de la Mecque, du Yaman, de Zeyia’(c’est-à-dire de l’Abyssinie), de l’Irak, de la Perse, de l’Égypte et de la Syrie ? » Je le voyais en ce moment-là revêtu d’une tunique blanche et courte, un de ces habille-