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et elles devenaient par la chaleur du soleil comme des plaques chauffées. Je vis les porteurs d’eau qui en répandaient sur elles, et à peine l’eau quittait la place où elle était versée, que celle-ci s’enflammait immédiatement. La plupart de ceux qui font les tournées en ce temps-là chaussent des bas, tandis qu’Abou’l’abbâs, fils de Marzoùk faisait ses tournées nu-pieds. Je le vis un jour ainsi et je désirai faire les tournées avec lui. J’arrivai à l’endroit des processions, et je voulus embrasser la pierre noire ; mais la chaleur des pierres dont il a été question ci-dessus me saisit, et je me décidai à m’en retourner, toutefois après avoir baisé ladite pierre. Je n’y pus arriver qu’avec un effort extrême. Ensuite je m’en allai et je ne fis pas les tournées ; je plaçai mon manteau (ou, suivant une autre leçon, mon tapis a prier) sur le sol, et je marchai sur lui jusqu’à mon arrivée au péristyle.

Il y avait à cette époque à la Mecque le vizir de Grenade, le principal personnage de cette ville, Abou’lkàcim Mohammed, fils de Mohammed, fils du docteur Abou’lhaçan Sahl, fils de Màlic alazdy. Il faisait, tous les jours, sept fois soixante