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Cette institution est une des meilleures qu’on puisse fonder ; car le maître du jeune esclave l’aurait certainement frappé pour avoir cassé l'ustensile, ou bien il l’aurait beaucoup grondé. De plus, il en aurait eu le cœur brisé et aurait été troublé par cet accident. Le legs a donc été un vrai soulagement pour les cœurs. Que Dieu récompense celui dont l’application aux bonnes œuvres s’est élevée jusqu’à une pareille action !

Les habitants de Damas luttent d’émulation pour la construction des mosquées, des zâouïahs, des collèges et des mausolées. Ils ont une bonne opinion des Barbaresques, et ils leur confient leurs biens, leurs femmes et leurs enfants. Tous ceux d’entre eux qui se retirent dans quelque partie que ce soit de la ville, sont pourvus par les Damasquins d’un moyen de subsistance, soit la fonction d’imâm d’une mosquée, ou de lecteur dans un collège, ou la garde d’une mosquée, où on lui fournit sa nourriture de chaque jour ; ou bien encore la lecture du Coran, ou le service de quelque sanctuaire béni. S’il est du nombre des soùfis, qui habitent