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leurs pareils dans les autres pays. Les grands plats y sont nonuués duçoût (du singulier persan dest), au lieu (du mot arabe) sihâf. Souvent on creuse ici un de ces plats, puis on en fait un autre qui tient dans le creux du premier, et un autre, dans la cavité du deuxième, et ainsi de suite, jusqu’à dix. C’est au point que celui qui les voit, pense qu’il n’y en a qu’un. Ils font de même pour les cuillères ; ils en fabriquent dix, dont chacune tient dans la concavité de l’autre ; puis ils les mettent dans une gaîne eu peau. Il arrive, par exemple, qu’un homme les place dans sa ceinture, et, lorsqu’il se trouve au moment du repas, avec ses camarades, il tire cet étui, et ceux qui le voient s’imaginent que c’est une seule cuillère, tandis qu’il en fait sortir successivement neuf de la concavité de la première. Mon entrée à Ba’albec eut lieu au soir, et je la quittai dès le matin du jour suivant, à cause de l’excès de mon désir d’arriver à Damas. J’entrai dans cette ville le jeudi, neuvième jour du mois de ramadhàn, le sublime, de l’année 726 (1326 de J. C.). Je me logeai dans le collège