Nâcir contre l’émir Hoçâm eddîn, et ils lui attribuèrent faussement des actions répréhensibles. Alors le roi transmit au chef des émirs, à Alep, l’ordre d’étrangler l’accusé. Lorsque cet ordre fut expédié, la chose vint à la connaissance d’un ami de l’émir, lequel était lui-même un commandant des plus haut placés. Il entra chez le roi Nâcir, et lui dit : « O mon maître, il est certain que l’émir Hoçàm eddin est un des meilleurs commandants, et fidèle aux musulmans ; il garde le chemin, et c’est un brave soldat. Les Arméniens veulent faire des dégâts dans le pays des musulmans, mais l’émir les repousse et les défait : c’est pourquoi nos ennemis ont en vue, par sa mort, l’affaiblissement du pouvoir des musulmans. » Il insista tant, qu’il finit par obtenir un second ordre, portant de mettre l’accusé en liberté, de le gratifier de vêtements d’honneur, et de le renvoyer à son poste. Le roi Nâcir appela un courrier connu sous le nom d’Elakoûch, (pour Elakkoûch, l’oiseau blanc), qu’on n’avait l’habitude d’expédier que dans les circonstances très-importantes. Il lui commanda de se dépêcher et de hâter sa marche. Or il fit le voyage du Caire à Alep en cinq jours, quoiqu’il y ait
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