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Mecque (que Dieu augmente sa noblesse et sa considération !), une grande chaire, d’un travail excellent et d’une construction admirable. Quand elle fut terminée, il commanda de lui faire remonter le Nil, pour la faire passer ensuite dans la mer de Djouddah, puis à la Mecque. (Que Dieu l’ennoblisse !) Lorsque le navire qui la portait fut arrivé à Manféloûth et vis-à-vis de sa mosquée principale, il s’arrêta et refusa de passer outre, quoique le vent fût favorable. L’équipage fut extrêmement étonné de cela, et s’arrêta plusieurs jours, pendant lesquels le vaisseau ne marcha pas davantage. Alors on écrivit à Almélic annàcir, pour l’informer de cette aventure. Almélic annàcir ordonna de placer cette chaire dans la mosquée Djàmi de Manféloûlh, ce qui fut exécuté. Je l’ai vue dans cette ville. On fabrique à Manféloûth un mets qui ressemble au miel ; on l’extrait du blé et on l’appelle anneïda. On en vend dans les marchés du Caire.

Je me rendis de Manféloûth à la ville d’Acïoûth (Lycopolis), place considérable, dont les marchés sont magnifiques.