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C’est aussi en parlant du Caire (à l’époque du débordement du Nil) que Nâcir eddîn, fils de Nàhidh, a dit :

Le rivage de Misr est un paradis dont aucune ville n’offre le pareil ;

Surtout depuis qu’il a été orné de son Nil aux eaux abondantes.

Les vents qui soufflent sur ses ondes y figurent des cottes de mailles,

Que la lime de leur David n’a pas touchées. (Allusion au talent d’armurier dont le Coran gratifie le roi David, xxi, 80.)

Sa température fluide fait trembler l’homme légèrement vêtu (littéral. dont le corps est nu).

Ses vaisseaux, semblables aux sphères célestes, ne font que monter et descendre.

On dit qu’il y a au Caire douze mille porteurs d’eau qui se servent de chameaux, et trente mille mocaris (loueurs de bêtes de charge) ; que l’on y voit sur le Nil trente-six mille embarcations appartenant au sultan et à ses sujets, lesquelles ne font qu’aller et venir, remontant le fleuve vers le Sa’îd ou le descendant vers Alexandrie et Damiette, avec toutes sortes de marchandises et de denrées d’un débit avan-