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LE Chansonnier qui jusqu’à ce jour avait échappé au microscope de la science et à l’analyse des psychologues, le Chansonnier, n’est, à proprement parler, qu’une espèce d’animal comme vous et moi.

Il est presque inutile de vous dire que, depuis Orphée, depuis Homère, Tyrtée, Anacréon, etc., le Chansonnier a dû passer par de terribles évolutions pour devenir, comme l’Auvergnat et le pécheur à la ligue, l’animal bien parisien que l’on sait.

Bipède, omnivore, aptère, rarement brachyptère, cet animal jouit cependant d’un ignoble caractère - genus irritabile vatum - d’un caractère irritable, d’un tout petit caractère d’imprimerie.

Grâce aux qualités que nous venons d’énumérer, cet animal, vous le voyez, constitue déjà un assez vilain moineau très facile à reconnaître.

Il est presque admis aujourd’hui qu’en général le Chansonnier laisse pousser ses cheveux ; s’il n’a pas de cheveux, il laisse pousser sa barbe, et s’il n’a pas de barbe, il laisse pousser sa redingote.