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L’atelier de composition devra être convenablement éclairé par la lumière naturelle ; et si la construction du bâtiment ne permet l’éclairage que par un seul de ses côtés, il faudra disposer les rangs de telle façon que le jour arrive à la gauche du compositeur, afin que la main droite de l’ouvrier ne projette pas son ombre sur la casse, circonstance à la fois nuisible à la vue et défavorable au travail.

Lorsqu’il est possible de faire venir la lumière par la partie supérieure de l’atelier, cette disposition est toujours préférable ; or, pour y parvenir, on peut ménager dans la toiture un nombre convenable de châssis vitrés, ou, ce qui vaut mieux encore, percer de larges fenêtres latérales à la partie supérieure du bâtiment, sans recourir au vitrage total, en raison des inconvénients qui peuvent en résulter, surtout pendant les fortes chaleurs.

Quant à l’éclairage artificiel, il faut bien convenir que les procédés les plus économiques sont malheureusement les plus défectueux, que l’action de la lumière électrique est plus nuisible pour la vue que celle du gaz, et que cette dernière elle-même est très inférieure, sous le rapport de l’hygiène, à celle que fourniraient de bonnes lampes alimentées par une huile suffisamment pure.

Pendant l’hiver, l’atelier devra se trouver convenablement chauffé, mais la température ne devra pas dépasser une moyenne de 13 degrés centigrades ; pendant l’été, il faudra s’efforcer, au contraire, de combattre la chaleur par les moyens appropriés.

Sans doute, comme nous l’avons dit plus haut, certaines imprimeries sont condamnées, par la nature même de leurs travaux, à occuper un emplacement restreint et mal éclairé ; dans un semblable cas, le maître imprimeur a pour devoir de remédier dans la plus grande mesure possible à ces inconvénients.

La construction d’un système convenable de ventilation, l’emploi de verres cylindriques épais enveloppant les becs de gaz, entourés eux-mêmes d’abat-jour opaques, verts extérieurement, blancs intérieurement, et les soins d’une propreté rigoureuse apportés à l’atelier, sont des conditions que le chef d’établissement devra s’efforcer de remplir.